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► Coutumes et traditions a. Maison traditionnelle Pour des raisons historiques et surtout stratégiques que nos villages sont perchés sur des collines, le groupement et l'entassement des maisons sont une garantie sûre contre le vol et les attaques des rivaux, puisque autrefois le recours aux armes blanches et à feu pour régler des litiges entre les citoyens ou entre les villages était une monnaie courante. La maison traditionnelle est entourée d'une cour fermée par une porte, sur laquelle des amulettes sont suspendues : raquette de cactus, ... . La clôture peut englober plusieurs maisons appartenant à des chefs de famille patrilinéaires. ![]() ![]() Elle comporte une seule pièce divisée en 03 compartiments : ► Le plus vaste pour les gens, le sol est recouvert de bouse de vache égalisée et polie avec des galets/Izemzi, les murs sont construits en pierres de schiste et enduits d'argile blanchâtre, et la toiture est en tuiles faîtières posées sur un lattis de roseaux ; ► L'étable/Adeynin en contrebas du premier,abrite le bétail ; ![]() ► Au-dessus du seconde la soupente/Taâricht, lieu de stockage des provisions et sert aussi de chambre à coucher. ![]() Cette formule de construction permet de réduire l'agressivité du climat en été comme en hiver, fournissant un confort thermique satisfaisant et sain. Mobilier et ustensiles : Le mobilier et les ustensiles traditionnels sont rudimentaires et frustes : ► Literie : composée d'une natte de chaume/Ayertil et de grosses couvertures de laine/Ahayek, ces dernières sont rangées dans un sac suspendu au mur/Chira. ► Afniq : coffre de la famille, en bois, sert à ranger divers objets : vêtements, bijoux, ... . ![]() ► Berceau rustique suspendu aux poutres du toit, pour les jeunes enfants. ► Métier à tisser : métier vertical lié à l'un des poutres de la maison. Il se trouve à une faible distance du mur. ► Laiterie : une calebasse/Tafqloucht, se balance sur toute la longueur d'un gros baton suspendu aux chevrons. ![]() ► Ikoufiane, singulier : Akoufi : 02 grandes jarres faites par les femmes sur place avec de la glaise mélangée de paille fine, l'une à une seule ouverture pour conserver les pois chiches et l'autre à deux pour les figues sèches. ![]() ► Tasraft (silo) : réservoir souterrain à l'intérieur de la maison, servant à conserver les céréales spécialement le blé et l'orge. ► Tassirt (moulin) : petit moulin portatif en pierre formé de 02 disques superposés, la meule inférieure, fixe, est pourvue d'un axe vertical en bois, on y insére la meule supérieure, qui est percée d'une cheminée où l'on verse les grains, elle a une manivelle pour la faire tourner, le frottement des deux disques permet de moudre les grains. ![]() - Le moulin à eau de Taghzouyt, mû par les eaux abondantes de la rivière de Taghzouyt (énergie hydraulique) en contrebas du village El-Hamma ; - Et l'huilerie d'El-Hamma Oufella et celle d'El-Hamma Ouedda, mûes par la traction animale ; sont des fabriques traditionnelles qui ont malheureusement disparu de notre paysage d'aujourd'hui. ![]() ► L'kanoun (foyer) : trou creusé dans la pièce commune entouré de 03 pierres/Iniyen, dispoées en triangle, servant de support aux ustensiles de cuisine. ► Lampe à huile en terre cuite/L'mesbah, ou lampe à pétrole : quinquet/L'kanki pour assurer l'éclairage. ![]() ► Ddekkane : étagère en maçonnerie pour ranger les objets usuels. ![]() ► Plusieurs objets de cuisine : Amehraz (mortier en bois ou en cuivre), Agherbel (tamis formé d'un cercle de bois autour duquel est clouée une peau tendue et percée de petits trous), Pétrin en bois de micocoulier ou en terre cuite, Atajin (plat à pain en terre cuite), Martmite et couscoussier en terre cuite ou en aluminium, Assiettes en terre cuite, Louches et cuillères en bois de bruyère/Akhlendj, ... . ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ► Différents types de paniers : Tassoualts ou Taqertilts, Assoual ou Aqertil, Tafrit, ... ; sont confectionnés en entrelaçant les brins d'olivier sauvage. ![]() ![]() ► Multiples récipients de terre cuite : Achmoukh (jarre à eau), Aqlil (jarre à huile), Taqlilt (petite jarre pour le miel), Taqeddouht (pot à lait), ... . ![]() ![]() Certains de ces objets de tapisserie ou de poterie sont ornés de motifs identiques aux tatouages. Ils symbolisent des éléments de la nature : olivier, bélier, serpent lunaire, lézard, ... . ![]() ![]() b. Travaux Tous les actes de la vie : construction, labour, récolte, ... sont conditionnés par le rythme des saisons. Les jours sont connus par les hommes des champs avec leurs détails météorologiques, ils sont regroupés selon leurs particularités sous des noms et dictent aux habitants des conduites et impliquent des travaux et des activités. Le calendrier agraire : construit sur l'usage du temps dans les rapports du paysan à la nature. L'Automne / 30 août - 27 novembre (90 jours) : Lahlale / 28 octobre - 26 novembre (30 jours) : période des grands labeurs (semailles, labour,...). L'Hiver / 28 novembre - 27 février (93 jours) : Iqechachen / 27 novembre - 11 décembre (14 jours) : les jours improductifs, fin de la végétation. El yali / 12 décembre - 20 janvier (40 jours) : période froide et pluvieuse. Issematen / 28 décembre - 28 février (63 jours) Le Printemps / 28 février - 28 mai (90 jours) : Amboukhen / 28 février - 13 mars (14 jours) Timgharine / 14 mars - 20 mars (07 jours) Ahiane / 07 avril - 20 avril (14 jours) Ouarissen / 21 avril - 30 avril (10 jours) Imzahmane / 01 mai - 07 mai (07 jours) : journées des pluies bienfaitrices, les moissons ont besoin d'eau durant ces jours pour mûrir. Nissen / 08 mai - 14 mai (07 jours) : semaine marquée par des pluies fines plus gênantes que rentables, mauvaises pour l'olivier qui fleurit. Izegzaouen (journées vertes) / 15 mai - 21 mai (07 jours) : c'est en ces journées verdoyantes et ensoleillées, marquées par de sporadiques orages que démarre la récolte du foin. Iouraghen (journées jaunes) / 22 mai - 28 mai (07 jours) : c'est la semaine où la végétation jaunit avant de dessécher. L'Eté / 29 mai - 29 août (93 jours) : Iqouranen (journées sèches) / 29 mai - 04 juin (07 jours) : durant ces journées les habitants se consacrent aux maraîchages. Aïn sla / 06 juillet (01 jour) : solstice d'été. Smayem / 25 juillet - 02 septembre (40 jours) : période de canicule et de grandes chaleurs. Au village, tous les travaux de la vie quotidienne sont effectués par les hommes mais aussi et surtout par les femmes, avec la participation des enfants. La femme accomplit la plupart des tâches ménagères : elle entretient la maison, prépare les repas, s'occupe des bêtes, puise de l'eau, ... . Et selon les saisons, elle jardine, prépare la laine et tisse, façonne ses poteries, ... . Travail de la laine : le tissage est une activité printanière, et avant, la femme lave la laine, la sèche, la peigne, la carde et la file avec une quenouille/Izdi. Elle se place derrière le métier à tisser, alors, le dos appuyé au mur et introduit les brins de la trame entre les fils de la chaîne et tasse avec un peigne de fer. Façonnage de la poterie : la saison favorable pour cette activité est l'été, alors la femme puise sa matière dans des gisements d'argile du village, à Azrou n'Bechar, ... . L'argile est broyée puis passée au tamis, ensuite mouillée et pétrie, la potière façonne ses objets sur un support plat (morceau de bois), et procède à la finition. Après le lissage avec un galet, c'est le séchage pour finir avec la décoration. De nos jours, rare les femmes qui ont encore la maîtrise de ces deux dernières activités artisanales. Puisement de l'eau : comme les activités précédentes, et autrefois l'approvisionnement en eau était une tâche exclusivement féminine car les hommes ne vont pas à la fontaine, c'est la règle. La fontaine tient une place estimable dans le cœur des femmes, puisque c'est le seul endroit où elles peuvent échanger et apprendre des nouvelles, lier des amitiés, ... (en attendant que les cruches s'emplies), contrairement aux hommes qui ont leurs djemââs. Autrefois, les villageois tiraient leur subsistance de la terre, c'est pourquoi elle revêt pour eux une importance primordiale. L'homme débute l'année agricole aux premières pluies de l'automne : il cultive le blé, l'orge et les fêves ; les lentilles et les pois chiches durant la saison de printemps. Il cultive des jardins et des vergers où il fait pousser toutes sortes de légumes et de fruits : ails, oignons, pommes de terre, carottes, poires, pommes, oranges, grenades, ... . Les figuiers sont cultivés en abondance. La figue est consommée verte, mais d'importantes quantités sont séchées et conservées pour l'hiver (le séchage au soleil, sur des claies/Tadenchet, est le procédé de conservation appliqué aux figues, aux légumes coupés en tranches, aux olives, ... .). L'olivier, comme dans toutes les cultures méditerranéennes, joue un rôle très important. Et la cueillette des olives n'est pas simplement du travail de jardinage pour les villageois, c'est surtout un événement socioculturel. Le marché : chaque semaine, tous les hommes valides s'y trouvent réunis, et il faut des motifs impérieux pour manquer ce rendez-vous tacite, mais traditionnel. Aller au marché, c'est nécessaire pour acheter et vendre du bétail ; pour s'approvisionner en grains, en viandes, en tissus, ... ; mais aussi pour rencontrer des amis, apprendre les dernières nouvelles, flâner sur les places et aux cafés maures, ... . (le nom de chaque marché rappelle le jour de la semaine où il se tient et celui de la tribu propriètaire. Il est placé à proximité d'une source d'eau, et autant que possible, dans le voisinage d'arbres. Chaque espèce de denrées est mise en vente sur un emplacement spécial appelé : "Rahba".). |
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